Ville de Saint Nazaire les Eymes
Le Manival et son cône de déjection
 

"Manival" signifie "Vallon maudit".

Le Manival est le deuxième torrent des Alpes françaises pour ses activités de creusement et d'alluvionnement. Le mot torrent évoque souvent l'image de l'eau dévalant sur les cailloux. Pourtant, les montagnards alpins savent bien que les torrents les plus dangereux sont souvent à sec ...

Le Manival n'est qu'un tout petit ruisseau peu profond, mais quand il y a un orage, son niveau monte : il gronde et arrache tout sur son passage.
Les coulées de laves torrentielles sont les plus dangereuses et les plus spectaculaires. Elles se produisent par très violent orage. En peu de temps, les fines particules d'argile des talus d'éboulis forment un flot de boue capable de mettre en mouvement tout le talus, même les plus gros blocs.
Sur son passage, ce flot de boue et de pierres entraîne tout ce qu'il rencontre et des blocs assez importants peuvent descendre très bas.

 

"Dans les années 1920, les coulées de roches et de vase descendaient jusqu'à la route nationale et en curant le lit du Manival, au niveau du pont, on enlevait avec les bœufs, les voitures qu'il avait emportées".

Autrefois, le Conseil municipal de St Nazaire les Eymes était sans cesse appelé au secours par les habitants. Il devait faire nettoyer le lit du torrent et élever des digues de protection.
Le service des Ponts et Chaussées fit des plans à la demande de la Commune. Ainsi, dès 1816, des digues furent prévues pour se protéger du Manival.
Elles ne furent construites qu'en 1890 quand commencèrent les grands travaux de protection.
C'est ainsi que la gorge est équipée d'ouvrages transversaux disposés en marches d'escalier. Le dispositif permet d'arrêter le creusement du lit, l'affouillement des berges. Il freine la marche des laves, les tronçonne, provoque le tri des matériaux.
Les ouvrages montent jusqu'à 1 250 mètres d'altitude sur le Manival.
Les crues d'eau entraînent vers l'aval tous les matériaux récoltés le long du lit. L'eau transporte plus loin les petits matériaux et c'est ainsi qu'est formé le cône de déjection.

En 1992 un piège à matériaux a été construit très en amont de la RD1090.

 

Le cône de déjection du Manival est l'un des plus grands d'Europe et sert souvent d'exemple dans les manuels de géographie.

Dans la grande vallée de l'Isère c'est la fin du Manival. Il arrive dans un petit canal : la Chantourne. Maté, cassé, dompté et muré de partout, le voici dans la plaine semblable à un misérable ruisseau ...

Un sentier pédestre vous fera découvrir le Manival grâce à des panneaux d’informations placés tout au long de la promenade, le long du cône de déjection. Ils illustrent l’histoire de ce torrent et les différents travaux qui ont rythmé sa vie.
Pour la visite : prendre la RD30 (Route de St Pancrasse), sortir de la commune et prendre le chemin sur la gauche direction ONF. Un parking est situé au bout de ce chemin,  laissez-y votre voiture et dirigez-vous vers le torrent. Le 1er panneau est situé au niveau du gué. La promenade vous conduira à la cabane forestière située à 870 m d’altitude.

Plus de détails concernant le Manival consultez le site d’information sur les risques majeurs en Rhône-Alpes