Ville de Saint Nazaire les Eymes
Le patrimoine géologique
 

Coupe géologique de la Chartreuse à la Belledonne C. KERCKHOVE 2015

 

A son maximum d’il y a environ 20 000 ans le glacier de l’Isère, renforcé par celui de  l’Arc, remplissait totalement le Grésivaudan jusqu’à 1200 m d’altitude. Sur le fond rocheux situé actuellement à environ –350 m sous les alluvions, un fleuve de glace de plus de 1500 m d’épaisseur s’écoulait lentement pour creuser son auge en profitant de la faible résistance des « Terres noires » jurassiques.

Seul dépôt glaciaire de cette vallée qui ait été préservé de l’érosion récente par les torrents descendus des reliefs de la Chartreuse, la moraine de Saint-Nazaire-les-Eymes n’a pas été engloutie sous les cailloutis du torrent du Manival dont le cône la contourne sur trois côtés. La colline où se situe l’habitat ancien est revêtue par une moraine abandonnée par le glacier lors de son retrait il y a 15 000 ans. On y reconnaît deux vallums latéraux parallèles représentés par les crêtes des Ayets et de la Châtaigneraie, en prolongement du hameau des Ratz.

Les « Terres noires », marnes sombres formant tout le soubassement de la Chartreuse, se trouvent à faible profondeur sous la moraine et affleurent au flanc du coteau des Ayets dans un secteur autrefois planté de vignes. C’est grâce à ce tréfonds imperméable proche de la surface que de nombreux puits ont pu jadis fournir une ressource en eau suffisante aux Saint-Nazairois. Les pierres morainiques irrégulières et anguleuses et les galets roulés par les torrents sous glaciaires, extraits des champs avec les instruments de labour, ont « gratuitement » fourni le matériau du bâti ancien. Les murs de celui-ci sont de vrais musées minéralogiques avec une grande variété de roches.

Le hameau des Ratz et « Bellevue »

 

 

Face à vous, le hameau des Ratz est le plus important de la communauté de Clèmes sous l'Ancien Régime. Ses vieilles maisons, blotties autour d'une petite place et de son bassin daté de 1857, semblent être protégées par « Bellevue ». Cette demeure Renaissance occupe une situation dominante à l’extrémité de l’éperon de la Châtaigneraie.

 

 

 

 

 

 

 

 

Certaines fenêtres à meneaux sont obturées partiellement réduisant ainsi le nombre d’ouvertures et, de ce fait, l’impôt sur les portes et fenêtres, instauré pendant la Révolution et supprimé en 1926.

 

 

 

 

 

"Bellevue" et ses fenêtres à meneaux

 

 

Selon les archives communales un procureur à la Cour du Dauphiné possède cette demeure en 1620 ; il est aussi un des plus grands propriétaires terriens de la communauté. De multiples propriétaires se succèdent et, le 5 novembre 1796, le bâtiment et le jardin sont partagés entre quatre acquéreurs. Depuis, la propriété a encore connu de nombreux partages et regroupements divers. De nos jours, les nouveaux occupants ont sauvé et rendu son cachet au vieux bâtiment un temps délaissé.

 

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