Le courant du Manival entraînait autrefois plusieurs moulins à Saint-Nazaire. Le plus ancien, situé au bout de l’actuel chemin Pré Barau, était déjà hors service en 1698.
Il a complètement disparu aujourd’hui.
En aval, deux autres moulins et leur bief, dérivation du Manival, sont identifiables sur le cadastre napoléonien de 1807.
L’un est un battoir à chanvre jusqu’au déclin de cette culture au milieu du XIXe siècle. L’autre est un moulin à farine dit « moulin blanc » en service jusqu’en 1920. Les bâtiments principaux remaniés sont toujours visibles.
Les meuniers font partie des notables du village. Pierre Allouard, propriétaire des moulins en 1679, en est un exemple. Il est souvent témoin et signataire des registres paroissiaux. Plusieurs membres de sa famille auront le privilège d’être enterrés dans le choeur de l’église de Saint Nazaire.
Le pont du Manival
Autrefois, la circulation sur la rive droite de l’Isère s’effectuait à flanc de coteaux. La plaine marécageuse était souvent inondée et le franchissement de l’énorme cône de déjection du Manival difficile et dangereux.
Le passage le plus sûr et le plus aisé se situait au bas de Saint-Nazaire à l’endroit où le torrent avait creusé une gorge étroite. Un pont pouvait y être installé assez facilement et durablement. Ce pont permettait aussi d’entrer dans le village de Saint-Nazaire en venant du bac de la Bâtie reliant les deux rives de l’Isère. Une croix au bout du pont marque d’ailleurs l’entrée dans la commune.
Les archives indiquent qu’un pont primitif existait déjà en 1590. Les crues violentes et subites du Manival nécessitaient d’incessants travaux, épuisaient les finances et les forces de travail du village.
Le pont en bois est démoli en 1876 et un autre pont en pierre, plus solide et avec une voûte surélevée, est construit dix mètres plus loin, le Manival ayant déplacé son lit au fil du temps
Suite aux grands travaux entrepris depuis 1892, le torrent s’est assagi et le pont a pu traverser le XXe siècle. Il a été élargi en 1982 pour répondre aux nouveaux gabarits des gros véhicules, tout en gardant le cachet ancien de ses parapets de pierre.
